Frère Flavien Laplante, c.s.c., Serviteur de Dieu
Le frère Flavien Laplante naît le 27 juillet 1907 à Saint-Louis-de-Bonsecours. Il fait ses études à l’école de sa paroisse natale et au Juvénat Saint-Joseph, puis entre au Noviciat Saint-Joseph de la congrégation de Sainte-Croix en 1922. Il poursuit sa formation au Scolasticat Saint-Joseph et obtient un diplôme supérieur d’enseignement. Il fait sa profession perpétuelle en 1928.
Entre 1928 et 1932, le frère Flavien est enseignant et directeur des sports au Collège Notre-Dame à Côte-des-Neiges. En 1932, il est nommé au Bengale, qui deviendra le Pakistan oriental en 1947 et le Bangladesh en 1971. Avant son départ, il demande au frère André sa bénédiction et ce dernier le félicite en lui disant envier son départ en mission. Il arrive à sa destination en décembre de la même année et commence à apprendre la langue bengalie.
Au cours de ses neuf premières années au Bengale, au sein d’une population majoritairement musulmane, le frère Flavien est enseignant et directeur dans plusieurs institutions à Padrishibpur, à Noakhali et à Chittagong. Il y développe de nombreuses activités et œuvres visant à améliorer la qualité de vie des jeunes. En 1937, il baptise une école en hommage au frère André, qui venait de décéder.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, profondément sensibilisé par la misère des habitants de la région de Chittagong, le frère Flavien s’engage auprès de la population en organisant notamment des soupes populaires et des classes pour enfants. Il est aussi particulièrement touché par la situation des pêcheurs, alors privés de leur moyen de subsistance, le gouvernement ayant réquisitionné toutes leurs barques. Le frère Flavien leur trouve du travail et développe un lien étroit avec eux. Au fil des ans, il apprend leur métier et les aide à contrer la piraterie qui hantait la région, à se relever suite au passage de cyclones et à s’organiser en coopératives pour améliorer leur situation matérielle et sociale. Il veillera par ailleurs à la modernisation de leur flotte et la dotera d’un atelier de mécanique et d’une école de mécaniciens.
Après la guerre, le frère Flavien débute l’œuvre de sa vie dans les collines de Diang, au sud de la ville de Chittagong avec la fondation d’un orphelinat en 1945. L’établissement se développera pour devenir une école comprenant également une ferme et offrant non seulement une formation générale mais aussi l’apprentissage de la navigation, de la pêche, de l’agriculture, de la menuiserie, de la mécanique et de la comptabilité. Dans les années 1960, l’arrivée du frère Joyal, c.s.c., religieux canadien expert en agronomie et compagnon de noviciat du frère Flavien, jouera un rôle fondamental dans le développement de l’agriculture dans la région.
Florissante, l’institution est baptisée Miriam Ashram, l’ermitage de Marie, et est dotée d’un oratoire en l’honneur de Notre-Dame de Lourdes. En 1978, l’évêque de Chittagong déclare l’Ashram de Diang lieu de pèlerinage national du Bangladesh.
La vie du frère Flavien est marquée par la prière et la méditation. En 1976, il prend la décision de vivre le restant de ses jours en « shadu » (ermite) dans une cellule à Miriam Ashram. Il s’y adonnera à une vie de contemplation, cultivera ses lectures spirituelles, entretiendra une abondante correspondance (dont une avec l’ancien premier ministre canadien Pierre-Elliott Trudeau) et recevra de nombreux visiteurs, notamment des nécessiteux demandant des prières et des conseils. Il y vivra jusqu’à son décès, survenu en 1981.
En 2009, est entamé le processus de béatification du frère Flavien et ce dernier reçoit le titre de Serviteur de Dieu. Le processus est en cours au niveau diocésain : des entrevues sont réalisées et des documents sont recueillis pour établir l'héroïcité de ses vertus. Le Centre frère Flavien de la Province canadienne de la congrégation de Sainte-Croix se dédie à promouvoir sa cause et à faire connaître son œuvre, qui va bien au-delà de la religion tant il a marqué et aidé la société bengalie.