Bienheureuse mère Marie-Léonie Paradis

MarieLeonie_PY4_Portrait_VF.jpg

Alodie-Virginie (Élodie) Paradis naît à L’Acadie, dans l’actuelle ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, le 12 mai 1840. Un ami de la famille, Camille Lefebvre, lui apprend l’existence d’une communauté de religieuses au sein de la famille de Sainte-Croix. C’est ainsi qu’en 1854, Élodie se présente au noviciat des Sœurs de Sainte-Croix à Saint-Laurent, près de Montréal. Suite aux conseils du père Basile-Antoine Moreau, alors en visite au Canada, elle prononce ses vœux devant lui pour entrer dans cette communauté le 22 août 1857. Sœur Marie de Sainte-Léonie passe ses premières années en religion dans le secteur de l’éducation dans la région de Montréal. En 1862, elle est envoyée à New York, où les sœurs dirigent un orphelinat, un ouvroir et une école pour les enfants pauvres. En 1870, elle se joint à la branche américaine des Sœurs de Sainte-Croix où elle continue à enseigner.

MarieLeonie_PY4-1-1_Lettre_1862_VF.jpg

Copie d’une lettre du père Basile Moreau à sœur Marie de Sainte-Léonie (1862).

En 1874, sur la demande du père Édouard Sorin, supérieur général, sœur Marie-Léonie est envoyée auprès du père Camille Lefebvre pour diriger un groupe de novices et de postulantes au collège Saint-Joseph de Memramcook (Nouveau-Brunswick).

Paradis_Vitrail_VF.jpg

Vitrail en hommage au père Lefebvre et à mère Marie-Léonie Paradis dans l'église Saint-Thomas de Memramcook.

Ce collège manque de personnel de soutien essentiel à sa bonne marche (soins domestiques, cuisine) et a besoin de recrues. C’est là qu’Élodie Paradis pourra réaliser ce qu’elle estime être sa vocation : assister les religieux de Sainte-Croix et collaborer à leur œuvre d’éducation des jeunes. L’absence d’établissements pour accueillir les filles aspirant à la vie religieuse va confirmer sœur Marie-Léonie dans son projet. Le 26 août 1877, 14 Acadiennes, accueillies dans l’ouvroir qu’elle dirige, endossent un habit particulier; en 1880, le chapitre général de la congrégation de Sainte-Croix accepte l’idée d’une nouvelle fondation pour les besoins des collèges : l’Institut des Petites Sœurs de la Sainte-Famille.

En 1895, Mgr Paul LaRocque, évêque de Sherbrooke, invite l’institut à s’installer dans son diocèse. Le 26 janvier 1896, l’évêque accorde même l’approbation canonique qui consacre la reconnaissance de l’institut par l’Église. Mère Marie-Léonie s’applique dès lors à donner une règle de vie à son institut et à développer chez les sœurs un esprit empreint de simplicité souriante, de générosité et de fraternité. Elle a présidé 38 fondations au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Ontario et aux États-Unis, la plupart dans des collèges, quelques-unes dans des évêchés.

Elle meurt le 3 mai 1912 à la veille de ses 72 ans. Sa béatification a eu lieu à Montréal le 11 septembre 1984, dans le cadre de la visite du pape Jean-Paul II au Canada. L’Église a ainsi voulu reconnaître « une femme d’avant-garde », qui avait su répondre aux besoins de son époque en fondant le premier institut destiné à assister les religieux dans leur œuvre d’éducation.

MarieLeonie_PY4-1-1_Brochure_1984_VF.jpg

Brochure en hommage à la béatification de la bienheureuse mère Marie-Léonie Paradis (1984).

Extrait de la présentation de la brochure par Micheline Tremblay, c.s.c., alors directrice générale des Éditions Fides :

Cette publication a été rendue possible grâce à la généreuse contribution des religieux et religieuses de Sainte-Croix. C'est avec beaucoup de fierté que Fides et Sainte-Croix rendent hommage à la grande Canadienne que fut mère Marie-Léonie, à l'occasion de cet inoubliable 11 septembre 1984.