Père André Bergeron, c.s.c.

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Le père André Bergeron naît à Saint-Germain de Grantham le 8 mai 1937, année du décès du frère André, ce qui motive le choix de son prénom par ses parents. Il fait ses études primaires dans sa ville natale et au Collège de Saint-Laurent, où il poursuit également ses études classiques. Par la suite, il étudie la philosophie au Séminaire Moreau et la théologie au Scolasticat Notre-Dame-de-Sainte-Croix à Sainte-Geneviève de Pierrefonds.

Le père Bergeron se met au dessin, à la peinture et à la sculpture dès son entrée au Collège de Saint-Laurent et ne cesse de s’y dédier tout au long de sa formation. En 1963, il travaille dans l’atelier du céramiste Gaétan Beaudin à North Hatley et étudie la poterie avec Louise Doucet. L’année suivante, il travaille dans l’atelier du sculpteur Charles Daudelin. Il est ordonné prêtre en 1965 en tant que religieux de la congrégation de Sainte-Croix.

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Le père André Bergeron travaillant sur une série de lithographies dans l’atelier À Fleur de Pierre à Paris, France (1998).

Après une première année de vie active comme professeur au Séminaire Sainte-Croix, le père Bergeron part en France pour des études en art entre 1967 et 1969. Il fréquente l’Académie Julian, le Collège de France et l’École des Beaux-Arts de Paris, et s’initie par la suite à la gravure à l’Académie Goetz. Dans l’atelier de Michel Cassé à Paris, il se consacre à la lithographie, technique qui marquera son cheminement artistique et qu’il perfectionnera en Suisse au Centre genevois de gravure contemporaine de 1971 à 1973. Entre-temps, il est directeur de l’atelier au Cégep de Rosemont en 1970-1971.

En 1973, le père Bergeron rencontre l’imprimeur-lithographe Jacques de Champfleury à Paris et entame ainsi l’histoire d’un long partenariat. À l’atelier de Champfleury, il réalisera de nombreuses séries de lithographies, dont plusieurs livres d’artiste. La même année, il lance sa première grande œuvre à texte, 29 lithographies sur vélin illustrant deux poèmes de saint Jean de la Croix. Plus tard, il reprendra cette expérience reliant lithographie et littérature en créant des estampes originales pour les éditions de luxe des romans québécois Le Survenant (1977) et Maria Chapdelaine (1980) parues chez Fides.

Le père Bergeron travaille aussi comme illustrateur pour la collection du Goéland de cette même maison d’édition (1976 et 1978) et comme professeur à l’Université de Montréal en 1976. L’année suivante, il débute son parcours à l’Oratoire Saint-Joseph avec un contrat pour l’organisation de l’exposition du 75e anniversaire du sanctuaire. Ce premier projet sera suivi de plusieurs autres, et le père Bergeron se verra confier le rôle de directeur et conservateur du Musée de l’Oratoire jusqu’en 2007. Au fil des ans, il contribuera au développement du musée en veillant à la conservation et à la restauration des œuvres, en y incorporant ses propres créations artistiques et en développant une importante collection de crèches du monde. Parallèlement, il ne cessera de créer et l’on verra apparaître notamment sa peinture murale au hall d’entrée du Musée de l’Oratoire en 1984, son coffret lithographique Le Cantique des cantiques en 1994 et de nombreuses peintures et estampes.

Depuis les années 1960, les œuvres du père Bergeron sont exposées à de multiples reprises au Canada, aux États-Unis et en Europe. Ses créations illustrent par ailleurs des cartes de souhaits de l’UNICEF ainsi que la couverture de plusieurs publications, dont celle de Comme un grand arbre de sœur Graziella Lalande sur le père Moreau. En 2012, le père Bergeron devient membre de l'Académie royale des arts du Canada.