Sœur Madeleine Gagnon, c.s.c.
Sœur Madeleine Gagnon s’avère être une « femme de terrain », notamment dans le quartier montréalais de La Petite-Patrie où elle naît le 25 juin 1931. Elle y poursuit ses études primaires et secondaires avant de fréquenter l’École normale du Christ-Roi à Mont-Laurier, dans les Hautes-Laurentides, où elle obtient son brevet d’enseignement. En août 1950, elle entre chez les Sœurs de Sainte-Croix et prend le nom de sœur Marie Lise-Madeleine.
C’est surtout dans La Petite-Patrie que sœur Madeleine exerce sa profession d’éducatrice, une « œuvre de résurrection », telle que caractérisée par le père Basile Moreau, le fondateur de Sainte-Croix. Enseignante au primaire et au secondaire de 1952 à 1973, elle travaille auprès des jeunes et fait de l’éducation libératrice, particulièrement en aidant les plus démunis. Bien enracinée dans ses milieux de travail, cette petite femme solide, déterminée et énergique se mêle à la population et visite les familles de ses élèves. C’est ainsi que dans le quartier Centre-Sud, elle inaugure une nouvelle mission en tant qu’éducatrice familiale.
Sœur Madeleine sait utiliser son don d’analyse critique pour bien saisir les besoins de son milieu. Dès 1973, elle devient animatrice en pastorale paroissiale, scolaire et sociale. Elle s’affirme comme agente de milieu, notamment dans la paroisse Saint-Jean-de-la-Croix, en collaboration avec les pères de Sainte-Croix. Rien d’étonnant qu’elle reçoive en 2002, la mention de « Grande citoyenne du quartier La Petite-Patrie ». Femme de terrain et de compassion, combien de femmes désemparées n’a-t-elle pas accueillies dans son logement de la rue Saint-Dominique pour les héberger, les inviter à s’entraider, à découvrir leur source et leur force intérieures pour les relancer en femmes debout et solides? On l’a souvent surnommée la « Mère Teresa de la rue Saint-Dominique ». Que de démarches pour venir en aide aux nouvelles immigrantes, pour leur trouver un logement, des meubles, des vêtements pour leurs enfants!
Intuitive, rassembleuse et audacieuse, sœur Madeleine fonde la Maisonnette des parents puis la Place des Enfants en 1988. La Maisonnette des parents a toujours pignon sur rue dans l’ancien presbytère de la paroisse Saint-Jean-de-la-Croix. Sous la direction d’une associée Sainte-Croix, l’œuvre prend de l’expansion et la famille demeure au cœur de ses projets et de ses activités : la petite enfance, les loisirs, les camps de jour, la sécurité alimentaire, l’agriculture urbaine et la halte-garderie. L’esprit d’entraide et de libération de la personne transmis par sœur Madeleine demeure toujours bien vivant dans le cœur des intervenantes, des dirigeantes et des bénévoles de la Maisonnette des parents.
Sœur Madeleine décède le 3 octobre 2011.