L'enseignement à Saint-Laurent
Au début du XIXe siècle, le système d’éducation est désorganisé et mal réparti dans plusieurs régions du Québec. Nouvellement arrivé en poste au siège épiscopal de Montréal, Monseigneur Ignace Bourget veut apporter des changements. Il souhaite ouvrir davantage d’écoles et garantir un enseignement catholique en français à la population francophone. Mgr Bourget se rend en France pour demander l’aide de communautés religieuses enseignantes. Le père Basile Moreau répondra positivement en envoyant deux prêtres, huit frères et quatre sœurs.
Grâce au curé Jean-Baptiste Saint-Germain, ils s'établissent dans le village de Saint-Laurent en 1847. Les assises de la mission au Canada consacrée à l’enseignement sont ainsi posées.
À l'Académie Sainte-Marie pour jeunes filles, première école dirigée par les sœurs, le programme scolaire proposé dès la rentrée de 1847 est simple et comporte peu de matières. Le catéchisme, le français et l’arithmétique sont les premières enseignées. Au fil des ans, les programmes d’études se diversifient, d’autres matières s’ajoutent et les écoles se spécialisent. À partir de 1874, l’Académie change d'appellation pour le Pensionnat Notre-Dame-des-Anges.
Du côté des garçons, le Collège de Saint-Laurent succède à l’Académie industrielle. Le premier bâtiment est érigé en 1852 et plusieurs constructions viennent s’ajouter par la suite, dont un gymnase, une chapelle et même un musée. Le cours classique est introduit en 1862 et dès ses débuts, le collège acquiert une solide réputation en offrant un enseignement de qualité. Puisant dans la tradition française, le collège offre huit années d'études menant au baccalauréat ès arts exigé pour poursuivre des études universitaires. Les quatre premières années couvrent le programme secondaire et les quatre années suivantes conduisent à la fin du programme collégial.
Le cours classique est réservé principalement aux garçons. Il faut attendre 1908 pour que les filles accèdent à des études supérieures sans pour autant pouvoir suivre tous les cours dispensés aux garçons. En 1933, le Pensionnat Notre-Dame-des-Anges cède plusieurs locaux au Collège Basile-Moreau afin que les premiers cours du programme classique soient offerts aux jeunes filles. Au fur et à mesure des changements sociétaux, les filles ont accès à une éducation plus diversifiée. En 1955, un nouveau bâtiment est érigé comprenant des locaux spacieux, modernes et à la fine pointe des technologies de l’époque. Le cours classique complet peut être enseigné aux jeunes filles.
En 1969, à la suite de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent), on assiste à une modification des programmes d’études, à l’abandon du cours classique et à la création du cours secondaire de cinq ans et d’un cursus plus général au collégial. Le Collège de Saint-Laurent devient le Cégep de Saint-Laurent, cégep francophone, et le Collège Basile-Moreau devient le Collège Vanier, cégep anglophone.