Lettre de l'abbé Saint-Germain au père Moreau
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Transcription :
« Mon Révérend Père,
Depuis la lettre que j’eus l’honneur de vous adresser à la fin de décembre, j’en ai reçu une de Mgr l’Év. de Montréal dans laquelle il m’engage très fort à établir ici vos excellentes sœurs, en ajoutant qu’outre l’instruction des jeunes personnes de leur sexe, elles visitent les pauvres malades à domicile. Quand elles ne se chargeraient pas de cette dernière bonne œuvre, je ne laisserais pas de désirer leur établissement, tant pour correspondre aux vues de notre vénérable prélat, que pour procurer aux jeunes filles de mes chers paroissiens une éducation solide et chrétienne. En conséquence, je vous prie en grâce d’avoir la charité de compléter une Ste famille pour nous, en nous envoyant un de vos vénérés Prêtres, des Frères, au nombre de quatre au moins, comme je vous demandais dans ma dernière lettre, et trois ou quatre bonnes sœurs, qui auront bientôt, je n’en doute point, un noviciat florissant. Je vais m’occuper incessamment des préparatifs pour les recevoir. J’espère que le Bon Dieu aura pitié de moi, cette année, et qu’il amènera à bon port cette entreprise qui n’est que pour sa gloire.
Comme je vous le demandais dans ma précédente, il serait extrêmement important pour nous que cette précieuse colonie nous arrivât de bonne heure, autrement nous pourrions nous trouver gênés dans nos arrangements pour nos écoles qui doivent se faire dans le mois de juin. Il faudrait donc hâter le départ, s’il est possible, et qu’il se fit dès le commencement d’avril. Je suppose que le voyage aura lieu par New York.
Je désirerais que vos bons Frères apportassent avec eux un exemplaire, au moins, de tous les livres dont ils font usage dans leurs écoles, ainsi qu’un petit traité d’arithmétique aussi abrégé que possible; qu’ils se munissent aussi de bonnes graines jardin; il sera encore temps de les semer quand ils arriveront. Je ferai préparer leur jardin, mais, s’ils arrivaient trop tard, on sèmera toujours, et ce qu’ils apporteraient de semence ne serait pas perdu pour une autre année.
Comme j’espère que vous avez reçu ma lettre du mois de décembre, je ne vous répéterai pas ce que j’avais l’honneur de vous dire alors par rapport à l’établissement des Frères et ce que je me proposais de faire pour eux. Je suis là-dessus bien déterminé. En cas de mort, j’ai fait mon testament dans cette vue.
J’inviterai prochainement mes bons paroissiens à faire une neuvaine en l’honneur de St Joseph, qui est le 1er patron de notre pays, pour attirer, par sa protection, les bénédictions de Dieu sur la Ste Colonie que vous nous destinez afin qu’elle arrive heureusement.
Dieu veuille exaucer nos prières et vous rendre avec usure tout le bien que vous nous aurez fait! C’est le vœu le plus ardent de celui qui a l’honneur d’être, M.R.P. [Mon Révérend Père], avec une bien vive reconnaissance,
Votre très humble et très obligé Serviteur
St Germain, ptre »
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Arrivée des Sainte-Croix au Canada