Collège de Saint-Laurent
Titre
Description
Historique :
La création du Collège de Saint-Laurent est liée à la situation précaire de l’éducation des jeunes à Saint-Laurent, un dossier qui tient à cœur à Jean-Baptiste Saint-Germain, curé de la paroisse. Avec la collaboration de l’évêque de Montréal, Mgr Bourget, il convainc le père Basile Moreau, supérieur de la congrégation de Sainte-Croix, de dépêcher au Canada une communauté enseignante qui arrive à Saint-Laurent en 1847. En 1837 et en 1841, le curé Saint-Germain obtient un terrain – le lot 404 de 34 arpents – pour y implanter un établissement d’enseignement. Dans l’attente de la construction de ce dernier, il acquiert la maison sise aujourd’hui au 696, avenue Sainte-Croix, afin de loger les religieux et de servir d’école temporaire à leur arrivée. Toutefois, au début, les ressources matérielles ne sont pas adéquates : la maison temporaire n’est pas adaptée à l’enseignement et le terrain constructible est marécageux. En plus d’une école paroissiale élémentaire, les frères de Sainte-Croix souhaitent ouvrir une école indépendante de la commission scolaire. Cette nouvelle école devient en 1849 l’Académie industrielle de Saint-Laurent où on enseignera le cours commercial en langues française et anglaise. Le premier bâtiment de cette école est érigé entre 1850 et 1852 sur le terrain que le curé Saint-Germain avait obtenu : 125 élèves y sont inscrits.
La visite du père Moreau à Saint-Laurent en 1857 stimule le développement de l’académie. Alors qu’il envisageait de mettre fin à la mission canadienne, des mesures sont finalement prises pour pérenniser la présence des Sainte-Croix, telles que l’aménagement, en 1858, d’une digue autour du terrain de l’institution pour éviter les inondations de la propriété. Au fil des ans, de nombreux travaux de terrassements seront effectués pour rendre le terrain constructible.
En 1862, l’Académie industrielle de Saint-Laurent devient le Collège de Saint-Laurent, après l’introduction du cours classique francophone et anglophone. Le collège est alors exhaussé d’un étage et accueille 216 élèves. Le nombre d’élèves croissant d’année en année, de nombreuses constructions et étages sont ajoutés sur plus d’un siècle dans ce campus de ville situé à la campagne. En 1882, est construite l'aile centrale de quatre étages mesurant 100 pieds sur 60 pieds et deux étages sont ajoutés à l'aile construite en 1852. En 1896, l'aile centrale reçoit un clocher et l'aile sud est érigée avec deux tours à chaque extrémité du collège, dont la tour du musée Carrier de sciences naturelles située au nord. Avec cet agrandissement, la façade mesure 360 pieds et présente l’aspect d’aujourd’hui, sans la chapelle. Construite en 1931, la nouvelle chapelle est une église presbytérienne du centre-ville de Montréal démolie pierre par pierre et rebâtie sur place.
De nouveaux bâtiments sont érigés au sein du complexe principal. En 1900, un juvénat – maison de formation pour les élèves qui se destinent à la prêtrise – est créé. Il sera déplacé en 1913 à l’arrière du collège puis agrandi à deux reprises. En 1953, le pavillon des sciences est bâti au nord du collège. Des établissements sportifs sont également construits : une aréna en 1929 et un gymnase en 1956
Dès ses débuts, le collège acquiert une grande réputation en dispensant un enseignement de qualité. Puisant dans la tradition française, il offre huit années d'études menant au baccalauréat ès arts exigé pour poursuivre des études universitaires. Les quatre premières années complètent le programme secondaire et les quatre années suivantes achèvent le programme collégial. En 1920, faute de personnel compétent, les cursus anglais sont supprimés, alors que les matières scientifiques (sciences et mathématiques) sont introduites. Plus de 600 élèves fréquentent alors le collège. Dans les années 1930, le père Émile Legault crée la troupe théâtrale Les Compagnons de Saint-Laurent.
En 1967, la congrégation de Sainte-Croix se retire du Collège Saint-Laurent qui devient le Cégep de Saint-Laurent en 1968. Le contexte historique est celui de la Révolution tranquille durant laquelle le gouvernement adopte une série de réformes. L'État prend alors le contrôle des domaines de l’éducation, de la santé et du social qui étaient traditionnellement pris en charge par l'Église catholique.
Quelques membres de la famille de Sainte-Croix ont marqué l’histoire du collège et ont donné leurs noms à certaines installations du cégep actuel. Ainsi, la salle de spectacle sous la chapelle a été nommée en l’honneur du père Émile Legault. Le Pavillon des Sciences porte le nom de Pavillon Jean-Pierre-Castonguay, en reconnaissance des onze années que le père a accomplies comme directeur au service financier à partir de 1967. Par ailleurs, la salle de musique Adrienne-Milotte a été nommée en l’honneur de cette sœur qui a dirigé le réputé département de musique du cégep pendant 12 ans. Mentionnons enfin le bâtiment de l’ancien juvénat, qui porte le nom de Pavillon Basile-Moreau.
Aujourd’hui, le cégep de Saint-Laurent, le Collège de Maisonneuve et le cégep Vanier, établissements de formation générale préuniversitaire et professionnelle, sont les trois cégeps créés par la congrégation de Sainte-Croix sur l'île de Montréal.
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